Des amas blancs sur vos plantes ? Éliminez la cochenille farineuse rapidement !

La cochenille farineuse, véritable fléau pour de nombreux jardinier est un parasite redoutable. Sa capacité à se cacher puis à se reproduire en fait un ennemi tenace, qu’il s’agisse de plantes d’intérieur où d’extérieur – en pot sur nos balcons et terrasses ou dans nos jardins. Une question qui revient sans cesse : « mes plantes sont infestées par ces bêtes, comme des amas blancs, que dois-je faire pour m’en débarrasser?  ».

Dans cet article vous découvrirez comment identifier ces envahisseurs sournois, mais aussi comment éviter qu’il ne reviennent et surtout comment les éliminez de manière naturelle, sans faire usage des pesticides chimiques.  

Comment reconnaître une cochenille?

Les cochenilles sont des insectes piqueurs-suceurs de sève, facilement identifiables par la présence d’amas cotonneux blancs ou grisâtres. Certaines sont munis d’un sac d’œufs proéminent, tandis que d’autres sont recouverts d’une carapace qui leur donne un aspect bombé. Leur présence sur les plantes est souvent signe d’une infestation.

Les différents types de cochenilles

Parmi les espèces les plus communes, on trouve trois types de cochenilles :

  • la cochenille farineuse recouverte de sécrétion cireuse sur la carapace est également pourvue de nombreuses paires de filaments autour du corps.
  • la cochenille australienne femelle est facilement reconnaissable à son sac contenant des œufs, légèrement crénelé . Situé à l’arrière du corps, ce dernier s’étire un peu comme un accordéon. Relativement imposante, elle mesure jusqu’à 1cm, ce qui rend son identification encore plus facile (phot du milieu).
  • le corps des cochenilles à carapaces ou à bouclier est quand à lui rigide, et de couleur variable (brun, gris, vert…).

Comment les reconnaitre?

Les deux premières, de couleur blanche ou grise, ont un corps mou dissimulé sous une couche de filaments cireux en guise de protection. On appelle a tord cochinelle farineuse, toutes les espèces de cochenille blanches. Ce sont ces espèces que nous allons traiter ici. Nous aborderons les cochenilles à carapace dans un autre article.

Les cochenilles forment généralement des colonies visibles sur les feuilles, ou le long des tiges.

Elles affaiblissent la plante, ralentissant sa croissance. Les feuilles peuvent le jaunir ou présenter des déformations. Ces amas blancs filamenteux ou farineux sont en réalité une protection contre les insectes prédateurs.

Dans les cas les plus graves, les cochenilles sécrètent un miellat sucré, qui favorise l’apparition d’un champignon appelé fumagine. Ce dernier se manifeste par un dépôt noirâtre sur les feuilles et parfois sur la tige. Ce dépôt affaiblit encore davantage la plante, en réduisant sa capacité à absorber la lumière, ce qui entrave la photosynthèse et compromet sa santé.

Les cochenilles farineuses et australiennes parasitent de nombreuses plantes d’intérieur et de jardin, avec une préférence marquée pour les plantes d’intérieur comme les orchidées, certaines succulentes mais aussi les agrumes –les citronniers–, les palmiers (trachycarpus-plasmier de Chine, Cicas), et autres arbustes comme la vigne, les hortensias, les fusains et les cultures sous serres.

Cochenilles blanches comment les éviter ?

Quand une ou plusieurs plantes sont attaquées par les cochenilles, on peut rapidement se retrouver pris dans un cercle vicieux : on traite une fois, deux fois, et elles finissent par revenir. Parfois on est tenté de se tourner vers l’usage des traitements chimiques (en pensant qu’au fond, « on a beau essayer le bio, la chimie il n’y a que cela de vrai »). Et pourtant même dans ce cas elles reviennent (bon les traitements chimiques ce n’est pas la solution non plus). Bref, je m’égare un peu mais une chose est sure : à ce stade, on commence à désespérer…alors qu’il suffit d’observer attentivement et de réagir efficacement.

Je vous explique tout ce qu’il faut savoir sur ces petits envahisseurs. Vous verrez qu’il n’est finalement pas si difficile de les combattre, à condition d’appliquer ces 5 conseils efficaces.

Surveillez l’arrosage de vos plantes 

Les insectes attaquent souvent les plantes affaiblies, en particulier celles qui subissent des déséquilibres d’arrosage. En cause : dans 90% des cas un excès d’eau. Par crainte de mal arroser, on  arrose trop !

A l’inverse,  un manque d’eau sensibilise la plante, la rendant plus vulnérable lors de l’attaque de parasites. La cause classique provient d’un manque d’arrosage puis d’un arrosage excessif…par culpabilité peut-être, et comme la plante réagit mal, on insiste…D’où le cercle vicieux… et l’arrivée des parasites…

Observez

La première chose à faire c’est d’inspecter régulièrement vos plantes. Les feuilles, dessus, dessous, l’aisselle,  la tige…En particulier lors de l’achat de plantes. Evitez donc d’acheter des plantes infestée. Et sinon, agissez dès l’arrivée des parasites. Car quelques cochenilles de temps à autre ce n’est pas difficile à enlever, c’est lorsque l’infestation est importante qu’il est difficile de s’en débarrasser. Isolez les plantes atteintes si vous le pouvez.

Aérez

La cochenille farineuse et la cochenille australienne apprécient les atmosphères confinées et l’humidité, ce qui explique leur présence fréquente sur les plantes de serres ou les appartements. Si vous êtes dans ce cas, pensez à aérer régulièrement les serres, vérandas dans lesquels sont entreposées vos plantes. Une autre façon d’aérer c’est de tailler la plante de telle façon que l’air circule bien en son centre.

Attention aux engrais

L’utilisation excessive d’engrais azotés rend les plantes plus sensibles aux attaques de parasites. Il est donc recommandé de toujours respecter les doses d’engrais, voire de les réduire. Personnellement j’utilise très peu d’engrais et quand je le fais, je réduis les doses de moitié.

Ecouragez la biodiversité pour attirer les prédateurs des cochenilles

L’utilisation croissante des pesticides et la pollution sont en partie responsables de la disparition des prédateurs des cochenilles farineuses. Il est donc indispensable de les favoriser

Parmi ceux-ci notons les insectes auxiliaires tels que les chrysopes ou les coccinelles. Dans un jardin, sur une terrasse ou un balcon en ville, il s’agit de les attirer avec des plantes polinisatrices, comme par exemple la sauge, la scabieuse, la bourrache (pour ne citer qu’elles). Ces plantes, sont réputées pour attirer la venue d’insectes bénéfiques. Lien vers l’article favoriser la biodiversité au jardin.

En surveillant l’arrosage de vos plantes, en aérant votre véranda ou la ramure de la plante (en la taillant) et en maintenant une fertilisation modérée, vous réduirez grandement l’apparition de cochenilles blanches ou le risque d’une nouvelle infestation.

Si des cochenilles apparaissent, elles proviennent probablement d’une plante déjà infectée ou d’un environnement inadéquat. En suivant ces conseils et en rectifiant ces 5 conditions, il ne devrait pas être difficile de vous en débarrasser.

Cochenille farineuse et australienne : quel traitement ?

Si malgré ces conseils, vous repérez des cochenilles blanches sur vos plantes, il est crucial d’agir rapidement pour éviter qu’elles n’affaiblissent la plante : vous risqueriez de rentrer dans un cercle vicieux plus difficile à corriger. Heureusement, il existe plusieurs méthodes naturelles pour les éliminer.

La méthode douce

Pour les petites infestations, il suffit d’enlever les cochenilles à la main ou à l’aide d’un coton imbibé d’eau et d’alcool. Cela permet de les éliminer en douceur sans endommager la plante ni son environnement. Après cette intervention, si les cochenilles reviennent, relisez la section précédente « comment les éviter leur retour ?, et appliquez bien les conseils.

Le traitement ‘bio’ maison, très efficace si on le renouvelle

Si l’infestation est plus importante, vous pouvez opter pour une solution maison efficace. Elle consiste à pulvériser sur la plante un mélange composé de :

  • 1 litre d’eau
  • 150 ml de savon noir,
  • 1 cuillère à soupe de bicarbonate de soude
  • 3 gouttes d’huile essentielle d’ail (si l’odeur ne vous dérange pas).

Pulvérisez ce mélange sur et sous les feuilles de la plante atteinte. Renouveler l’opération 10 jours après le premier traitement. Il est ensuite recommandé de traiter ensuite une fois par mois jusqu’à disparition complète des cochenilles. Evitez de pulvériser cette solution en plein soleil, vous risqueriez de bruler le feuillage et d’affaiblir encore plus la plante.

La lutte biologique

Une autre approche – que l’on appelle lutte biologique – consiste à favoriser la venue d’insectes « auxiliaires » qui se nourrissent de cochenilles. C’est le cas par exemple des larves de coccinelles (coccinelle à deux points, coccinelle à virgules..) mais aussi des chrysopes (appelés aussi demoiselles aux yeux verts) ces jolis insectes verts aux ailes transparentes.

Mais parfois, on a du mal à les attirer ou bien l’infestation est si importante qu’il faut agir vite. Dans ce cas, il est possible de s’en procurer dans le commerce. Ce sont des organismes vivants donc il vous faudra vous en procurer et les appliquer assez vite sur vos plantes pour les nourrir. Vous pouvez en trouver en jardinerie ou en ligne dans des magasins spécialisés.  Voir références en fin d’articles.  

Les produits de bio-contrôle

Vous pouvez aussi pulvériser les plantes de produits de « bio-contrôle ». Ce sont des produits pesticides à base de produits naturels (comme la pyréthrine, un dérivé de fleurs de pyrèthre ou de chrysanthèmes). C’est le cas des produits dits ‘bio’ que l’on trouve en jardinerie, à pulvériser sur le feuillage des plantes à traiter. Ces produits restent des produits phytosanitaires (à ne pas confondre avec les produits phytosanitaires de synthèse interdits à la vente depuis 2019). Il est néanmoins recommandé de bien respecter les dosages et la notice d’utilisation : comme par exemple de porter des gants en nitrile, éviter de rester dans la zone de traitement (selon un délai de rentrée indiqué sur la notice), et de ne pas appliquer le traitement à proximité d’un point d’eau.

Conclusion

En appliquant ces conseils, nul doute que vous parviendrez à vous débarrasser définitivement des cochenilles.

Références :

https://www.insectesutiles.fr/25-cochenilles

https://fr.wikipedia.org/wiki/Coccoidea

https://ephytia.inra.fr/fr/C/26586/Tropifruit-Cochenille-farineuse-de-l-oranger-Planococcus-citri

https://www.insectosphere.fr/cochenilles

Cet article vous a plu?

N’hésitez pas à laisser un petit commentaire – vos retours me font pousser comme une plante bien soignée! 🌱 Si vous voulez recevoir encore plus de conseils et d’astuces, inscrivez-vous à ma newsletter : en cadeau, un e-book gratuit contenant des conseils pour vien commencer son jardin de ville ! 📗🌿

Envie de partager vos réussites, vos questions, ou même vos petites galères de jardinier ? Rejoignez le groupe Facebook, où je réponds à toutes vos questions avec plaisir. Je donne aussi des conseils personnalisés sous forme de coaching.

À très vite ! 🌼👩‍🌾

S’abonner
Notification pour
guest

8 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Ketty
3 mois il y a

Merci pour la recette bio au savon noir. Par contre je ne connaissais pas l’huile essentielle d’ail. Les cochenilles ont envahi mes sanseveria.

Camille SANCHEZ
3 mois il y a

Mille merci Estelle pour ce super sujet d’article 🙏🏻 J’ai particulièrement apprécié le top 5 de tes recommandations pour éviter la présence de cochenille et me suis aperçue que je ne prenais pas suffisamment le temps d’observer mes plantes 👀 Grâce à tes précieux conseils, je suis parée 😋

Freddy
3 mois il y a

Merci pour tous ces conseils. Je reste un arroseur vigilant après avoir compris qu’il est souvent préférable de moins arroser que de trop arroser. Tu confirmes que le surnom de la coccinelle « bête à bon dieu » pour le jardinier.
Je note toutes ces solutions

Jackie
Jackie
3 mois il y a

C’est très pratique de savoir identifier et traiter cette nuisance, surtout avec des méthodes naturelles. Merci pour tes astuces pour prévenir leur apparition dans le jardin.

Vous êtes libre de recevoir le livre "Transformez votre espace en jardin"