S’inspirer de la nature pour créer un jardin accueillant et facile à entretenir

Observer et s’inspirer de la nature autour de chez soi – en ville ou à la campagne – est un excellent point de départ pour créer un jardin qui fonctionne bien. En prêtant attention aux plantes qui poussent spontanément, à la lumière, au vent, ou aux insectes présents, on apprend à connaître les conditions réelles du lieu. Cela permet de faire des choix plus justes : des plantes adaptées, placer les bons végétaux au bon endroit, et limiter les besoins en entretien. Un jardin inspiré par la nature est souvent plus vivant, plus résilient… et surtout plus simple à entretenir.

Pourquoi s’inspirer de la nature ?

La nature comme modèle pour des jardins équilibrés

Observer la nature est essentiel pour tout jardinier, amateur comme professionnel. C’est un modèle précieux. En étudiant les interactions entre les plantes, le sol, le climat et les animaux, on comprend mieux comment créer des jardins équilibrés, vivants et durables.

En observant par exemple comment certaines plantes couvrent le sol pour limiter l’érosion ou comment des espèces locales se protègent des excès de sécheresse, on puise des solutions concrètes pour reproduire ces équilibres. Ce regard nous pousse à concevoir des espaces où chaque élément, de la terre aux insectes, remplit une fonction utile.

Dessiner la nature : une façon d’apprendre à observer et à ralentir

Cet article sur le thème de la nature comme inspiration est à l’initiative de Florian du site Dessiner la nature. Dessiner les végétaux est une excellente façon d’apprendre à les connaître et à les reconnaître. Cela demande du temps, de la concentration, et aiguise le sens de l’observation. Sur son site Dessiner la nature Florian montre que le dessin n’est pas réservé aux artistes ni aux naturalistes. Grâce à ses conseils pas à pas, tirés de sa propre pratique, il rend le dessin de la nature accessible à tous. Florian montre ausi que prendre le temps d’observer et de dessiner la nature permet aussi de ralentir notre rythme quotidien afin de se reconnecter à soi-même et à ce qui nous entoure. Une approche simple et accessible, qu’il partage via cet article sur le Nature journaling.

Observer autour de chez soi : le point de départ pour mieux jardiner

Dessiner, observer, prendre le temps… tout cela aiguise notre regard.

Ce regard affûté est précieux pour faire les bons choix au jardin : en repérant les espèces locales et leurs préférences pour le soleil, l’humidité ou le sol, on peut aligner nos aménagements à ces conditions. S’inspirer de la nature qui nous entoure permet ainsi de choisir les bonnes plantes au bon endroit, avec des besoins réalistes et une installation plus durable et simple à entretenir.

C’est ce que nous allons voir maintenant…

Choisir les bonnes plantes : “La bonne plante au bon endroit”

S’inspirer de la nature pour le choix des plantes est une vraie bonne solution pour aménager son jardin. Les plantes adaptées au climat de sa région et à l’environnement de son jardin présentent l’avantage d’être plus résistantes aux perturbations, aux maladies et ne nécessitent qu’un entretien réduit.

Le rôle des plantes indigènes et adaptées

Les plantes indigènes sont les championnes du genre : elles poussent naturellement dans une région donnée, sans intervention humaine. Particulièrement adaptées à la région, voire au microclimat local, elles présentent de nombreux atouts dans les jardins :

  • Elles sont robustes et autonomes, car parfaitement adaptées aux conditions locales
  • Elles nourrissent efficacement la faune locale (insectes, oiseaux…), favorisant ainsi la biodiversité et l’équilibre entre les différentes espèces.

Dans le registre des plantes sauvages et indigènes, un des pionniers contemporains en matière d’aménagement de jardin s’appelle Olivier-tranchard, vous pouvez visiter son jardin.

Dans les régions au climat sec, comme autour de la Méditerranée mais aussi dans certaines zones continentales ou urbaines très exposées, les plantes doivent être capables de résister au manque d’eau. Celles qui s’en sortent le mieux ont souvent un petit feuillage, qui limite l’évaporation, ou des feuilles charnues, comme les plantes grasses, qui stockent l’eau. Ce sont ces adaptations naturelles qui leur permettent de survivre aux fortes chaleurs en demandant peu d’arrosage.

Exemple de Beth Chatto

C’est la paysagiste Beth Chatto, qui est à l’origine de la devise « La bonne plante au bon endroit »,  essentielle pour les jardiniers soucieux de créer des jardins. B. Chatto démontre par ses jardins, qu’il est possible de créer différents espaces à la beauté durable avec un minimum d’eau. Vous pouvez visiter les jardins de Beth Chatto via ce lien.

Quand on souhaite aménager son jardin, le principal obstacle c’est le manque de connaissances sur les plantes. Il est en effet difficile de savoir si la plante qui nous plait peut pousser dans son jardin. Le premier réflexe c’est de demander à son pépiniériste. 

Mais nous allons voir que l’observation des plantes dans la nature (ou au parc, ou encore chez son voisin) peut nous renseigner sur leurs conditions de vie appropriées. 

Aménager son jardin en s’inspirant des écosystèmes naturels

Nous allons voir à travers quelques exemples illustrés, comment observer et imiter les écosystèmes naturels permet de créer des jardins et des espaces autonomes, esthétiques et nécessitant peu d’entretien.

Les murs végétaux naturels

Les murs végétaux sont des ouvrages de jardins magnifiques mais qui généralement consomment une grande quantité d’eau et de maintenance. En observant la nature, on peut concevoir des créations végétales verticales ne nécessitant pas d’arrosage, en choisissant soigneusement des plantes adaptées à leur environnement.

Envie de découvrir comment transformer vos murs en véritables tableaux végétaux autonomes ? Créer un mur végétal naturel, simple et autonome

Les plantes couvre-sols

Les plantes vivaces couvre‑sol forment un tapis végétal dense qui protège le sol : elles réduisent les espaces nus, limitent la pousse des mauvaises herbes en bloquant la lumière, et aident à maintenir l’humidité du sol en réduisant l’évaporation.

En forêt, en guise d’inspiration on trouve fougères, mousses, arbustes, herbacées et jeunes arbres. Au soleil on remarque géranium vivaces, thym ou romarin rampants, erigerons pour créer un tapis coloré et résistant. Autant d’inspirations pour composer des couvre‑sol divers et fonctionnels.

Plus d’idées ?

Les strates végétales

En forêt, la végétation pousse par couches superposées, qu’on appelle strates : c’est-à-dire en couches superposées, où chaque niveau a son rôle.

  • La strate arborescente : c’est la plus haute : elle regroupe les arbres qui forment le toit de la forêt. Ils captent la lumière et créent de l’ombre pour les autres couches.
  • La strate arbustive : juste en dessous, on trouve les arbustes – plus petits que les arbres – qui remplissent l’espace intermédiaire.
  • La strate herbacée : plus près du sol, cette couche est composée de plantes vivaces -comme les fougères- , de plantes annuelles ou de couvre-sols

S’inspirer de cette structure permet de créer au jardin des massifs en plusieurs niveaux -arbres, arbustes, vivaces – où les plantes cohabitent naturellement, se protègent entre elles et s’entraident. C’est une manière simple et efficace d’obtenir un jardin résistant et plus facile à entretenir.

C’est aussi sur ce principe que repose les jardins-forêts comestibles issus de la permaculture. Les petits fruits comestibles sont abrités par les arbres et plantés dans une terre enrichie en humus -grâce à la chute des feuilles- qui facilite leur développement.

Créer des jardins vivants en s’inspirant des équilibres naturels

Continuons notre idée : la nature ne se contente pas d’aligner des plantes au hasard, elle compose des ensembles cohérents, où chaque espèce trouve sa place en fonction du sol, de l’humidité, de la lumière ou de ses voisines. C’est ce qu’étudie la phyto-sociologie, une branche de la botanique qui observe comment les plantes coexistent dans un milieu donné. En s’en inspirant, on peut créer des jardins plus équilibrés, plus faciles à entretenir, et riches en biodiversité.

Des paysagistes comme Piet Oudolf utilisent cette approche dans leurs créations. Sa connaisance fine des plantes lui permet de composer des jardins en s’inspirant des prairies naturelles, mêlant graminées et vivaces rustiques. Le résultat : des jardins très graphiques, durables et évolutifs, à la fois sauvages et maîtrisés. Ce principe peut aussi très bien s’appliquer en ville. À travers ses projets, notamment le célèbre parc de la High Line à New-York, Oudolf a démontré comment la végétation spontanée peut reconquérir des territoires perdus tels que les friches industrielles et les voies ferrées.

Pour apprendre à créer un jardin dans cet esprit, n’hésite pas à consulter cet article pour apprendre à Créer un jardin naturaliste

Pour le paysagiste Gilles Clément la nature s’exprime aussi dans des lieux où on ne l’attend pas. Ces lieux, qualifiés de « Tiers-Paysages », désignent les espaces délaissés par l’activité humaine où une riche biodiversité, s’exprime librement. Dans des lieux tels que friches industrielles, bords de routes, et terrains vagues, il a remarqué que ces lieux abandonnés constituaient des réserves de diversité écologique. Il en a même fait un jardin sur les toits de la base navale de Saint-Nazaire. 

Même en ville, où la nature est moins présente, on peut s’inspirer de la végétation qui s’y développe naturellement pour créer son jardin.

Limiter l’entretien de son jardin et de son potager

Au potager comme au jardin d’ornement, on utilise des techniques qui s’inspirent par exemple des sols de forêt pour réduire au minimum l’entretien. 

Notons par exemple :

  • Le paillage naturel, composé de paillis, de copeaux de bois résidus de tailles, conserve l’humidité et enrichit la vie du sol. Il protège aussi de la battance, cette croute générée après la pluie sur sols limoneux.
  • Sur les terrasses, ou les balcons, l’utilisation des systèmes d’irrigation goutte-à-goutte simulent un arrosage naturel au sol, s’inspirant des processus de la nature. Ces techniques apportent de façon ciblée la bonne quantité d’eau et permettent une utilisation plus durable des ressources en eau. En couplant avec un récupérateur d’eau de pluie que l’on réutilise pour l’arrosage, on optimise au mieux les ressources en eau.
  • On peut aussi créer des habitats pour la faune (création de niches écologiques : hôtels à insectes, nichoirs, zones de refuge), attirer les pollinisateurs. Les massifs ou des prairies fleuries composées de plantes sauvages attirent une multitude de butineurs : abeilles, papillons et autres pollinisateurs.

L’observation attentive de son jardin, le choix des plantes, l’emploi de techniques naturelles (paillage, compostage..) contribuent au respect du sol vivant, à l’économie d’eau et au maintien de la biodiversité et aide les écosystèmes à faire face aux changements climatiques et à la pollution. L’impact humain sur la terre est réduit au minimum, favorisant l’harmonie entre l’homme et son environnement. C’est sur ces principes que se base la permaculture, apparue dans les années 1970, pour répondre à l’utilisation croissante des méthodes agro-industrielles à l’origine de pollutions et de l’érosion de terres auparavant fertiles.

Pour en savoir plus sur comment appliquer des pratiques soucieuses de l’environnement au jardin , consulte les 3 articles sur le sujet :

Conclusion

En s’inspirant de la nature on peut créer un jardin facile à entretenir, où s’associent beauté et durabilité. 

Les techniques d’entretien durable montrent que nous pouvons préserver nos ressources tout en favorisant un environnement riche en biodiversité. En intégrant des habitats pour la faune et des plantes adaptées, nous créons des jardins qui sont non seulement agréables à vivre mais aussi bénéfiques pour la nature environnante.

Ma pratique des jardins est complètement basée sur la nature comme inspiration et ces pratiques. C’est pourquoi je suis ravie de participer à l’évènement de Florian. Encore une fois, je vous conseille vivement de faire un tour sur son site Dessiner-la-nature. Vous y apprendrez une tonne d’informations et de conseils pour apprendre à observer et dessiner la nature pas à pas.

Si vous aimez cette approche des jardins, et que vous souhaitez en aménager un par vous-même, n’hésitez pas à télécharger gratuitement le bonus en cliquant sur la bannière ou au bas de cet article.

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Florian
11 mois il y a

Merci pour toutes ces bonnes idées très concrètes ! Je ne connaissais pas le travail de Piet Oudolf, le résultat est impressionnant, j’aime beaucoup 🙂 Ca donne vraiment envie d’avoir un jardin tout ça, pour pouvoir tester et mettre en place des choses pour un jardin esthétique, qui s’inspire de la nature et qui est durable. C’est vrai qu’il y a plein de bonnes idées à prendre en regardant du côté du fonctionnement des forêts et du côté de la permaculture 🙂

Chengye
11 mois il y a

Merci Estelle pour ce partage, c’est très bien écrit la nature est la grande source d’inspiration…et j’ai beaucoup à apprendre dans le jardin. Ravie de dire plus sur ton site.

CorinneAkMelu
11 mois il y a

J’ai lu avec plaisir cet article sur le jardin inspiré du naturel, jardin comme je les aime.
Reprendre ces techniques de paillage naturel et créer des niches écologiques me semble indispensable à tout jardin.
Merci pour ce partage.

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